L’upcycling est le fait de faire des vêtements à partir de vêtements, grosso modo. Pour pouvoir faire nos pièces, il faut donc que nous achetions des matières premières de fringues qui ont déjà été aimées.

Comme tu le sais peut-être nos matières premières sont ce qu’on appelle “issues de stocks dormants”. Mais si pour nous c’est très clair, cela n’est sûrement pas le cas de tout le monde. Donc aujourd’hui, on t’explique un peu plus en détails ce que ça veut dire et d’où viennent les pièces que tu vas pouvoir porter !

À la base de l’upcycling : les stocks dormants (ou dead stock pour les plus anglophones d’entre vous).

Pour construire nos collections d’upcycling, il faut donc que l’on puisse “sourcer” – trouver de l’approvisionnement, certains modèles, certaines matières et certains types de vêtements. Pour le moment, nous avons décidé de ne commencer qu’avec trois choses : les t-shirts, les pulls et les chemises.

Pour s’approvisionner, on va donc chez Nathalie, notre grossiste friperie, qui récolte 20 tonnes de textile au mois. Ces vêtements ont différentes origines, et c’est ce qu’on va appeler stock dormant.

Les différents types de stocks dormants

Les dons

La plus grande partie des vêtements sont issus de dons, soit tout ce dont les particuliers se débarrassent. On retrouve donc toutes marques, matières et types de vêtements confondus : des tabliers des années 80, au streetwear des années 2000 en passant par des pièces de fast-fashion de ces dernières années. C’est donc avec cette source-là qu’on peut trouver des vêtements de très bonne qualité avec des petits défauts (nos préférés!), que l’on va pouvoir modifier pour leur donner une nouvelle vie.

Il y a ensuite des vêtements qui sont récupérés quand un magasin met la clé sous la porte et liquide ses stocks. Il est donc possible que l’on se retrouve avec des pièces neuves dans nos collections. Cela n’ajoute pas une valeur en soi, puisque nous avons de hautes exigences de qualité pour tous les vêtements proposés.

Mais il y a aussi des invendus, ce sont les stocks que les magasins ont à la fin de l’année qui n’ont pas été vendus après soldes. Ces invendus peuvent être un casse-tête pour les entreprises textiles car ils représentent une charge importante : en plus de devoir payer des frais d’entrepôt sur ces stocks, ils doivent déclarer leurs valeurs en fin d’année comptable. Et ça peut vite faire un sacré prix.

Les entreprises peuvent dans ce cas les revendre à moindre prix à des grossistes comme Nathalie, les donner à des associations ou bien les incinérés, lacérés ou jetés comme font les grandes enseignes : on vous en parle plus en détail sur Instagram.

Mais du coup, où vont les stocks dormants des entreprises en France ?

Avec la dernière loi sur l’interdiction d’incinérer les déchets non-alimentaires, les grandes enseignes vont devoir trouver des solutions et innover pour gérer ces stocks là. Pour le moment, il est difficile à un niveau industriel d’apporter une solution à la réutilisation des stocks : la qualité des vêtements s’étant détériorée au cours des dernières années, il est très difficile de réutiliser leurs fibres textiles.

Et d’un point de vue upcycling, les processus sont artisanaux et doivent s’adapter à chaque vêtements. Ce qui pour le moment rend compliqué la création d’un processus viable sur de grosses quantités.

Ce qui laisse les grandes enseignes encore en dehors de cette part du marché.

À nous de le conquérir et d’imposer une nouvelle manière de faire de l’entrepreneuriat textile.

Comment on fait de l’upcycling de stock dormant chez les Gambelles ?

L’upcycling se fait principalement de deux manières chez nous, des collections que l’on va appeler plutôt “engagées”, ce sont celles qui sont faites à partir de broderie et sérigraphie. Et les 100% upcyclés, c’est les collections où les vêtements sont retravaillés intégralement.

Le tri par matière et couleur, pour choisir la manière d’upcycler les pièces.

Ce qui change c’est la qualité et l’état de la matière première. Quand on reçoit un ballot de vêtements, dans le lot on peut avoir des chemises en excellent état, de marque, ou d’une qualité incroyable. Comme on peut avoir des vêtements qui ne sont pas dans l’air du temps, tachés, en trop mauvais état.

Dans le cas où le vêtement est utilisable comme tel, on doit regarder plusieurs choses : si la matière est pas trop “plastique” pour être sérigraphiée – on a fait l’expérience de tshirt qui ont rétréci et cartonné et passant sous la chaleur qui fixe l’encre de sérigraphie, et si elle n’est pas trop fragile pour être brodée.

En fonction de cela on va effectuer un premier tri :

  • Les vêtements clairs vont dans les stocks de sérigraphie.
  • Les vêtements foncés et dont le composant principal est le coton, vont en broderie.

Pour le reste on se pose deux question : si le vêtement est taché, dans un premier temps il part au pressing. S’il revient toujours dans le même état, on regarde si en fonction de l’endroit où la tâche / autre défaut, est située, cela ne partira pas au moment de la couture. Généralement, oui, c’est comme ça qu’on les sauve.

Sinon, on fait en sorte de découper tout le reste du tissus et d’en faire des accessoires, notamment des chouchous.

Puis le reste, on le stock – oui, on a nos propres stocks dormants… Enfin, on les conserve jusqu’à avoir assez de matière pour les envoyer à Indispensac, notre partenaire qui confectionne les totebags. Ils vont récupérer la matière textile restante, la défiler entièrement avant d’en faire un nouveau tissus, qui deviendra de nouveau totebags que nous achetons, customisons, et remettons en vente.

Bref, le merveilleux cercle vertueux de l’upcycling!

Commentaires (1)

Répondre à Nicolas Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *